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LES POISSONS

Aussi, les pêcheurs ont-ils soin de mettre à chaque hameçon des empiles qui ont jusqu’à 3 mètres de long.

Il s’agit d’empêcher ces empiles d’être cachées dans les herbes ; on emploie un moyen des plus simples (fig. 120), mais en même temps des plus ingénieux. À 0m,30 de l’hameçon, on met un petit morceau de liège de forme à peu près cubique, d’environ 0m,02 de côté. Ce morceau de liège, tendant à remonter, soulève l’empile et ne laisse pendre que l’hameçon, soit au-dessus du lit des herbes soit parmi leurs cimes les plus élevées, où le poisson chasse et se nourrit.



Fig. 120. — Empiles à corcerons, sur câblières.


Fig. 121. — Ligne de fond pour l’eau douce.


Fig. 122.


Fig. 123. — Plombs de différentes grosseurs pour lignes de fond.

Cette disposition pourra être imitée quand on voudra tendre des cordées ou lignes de fond dans les rivières profondes, herbeuses ou vaseuses et à courant faible ; elle rendra ainsi d’excellents services.

Les lignes de fond se composent donc d’une corde ou cordeau dont la grosseur varie mais devra toujours être proportionnée à la longueur totale de la ligne, aux obstacles qu’on peut rencontrer en la retirant, et au genre de poisson que l’on espère prendre. On choisit (fig. 121), pour les cordées ou traînées ordinaires à tendre en eau douce, un fil de fouet gros comme une bonne plume d’oie ; on le dévrille avec soin dans l’eau, et on en débite des morceaux de 50 mètres, environ. Quand on se sert d’un bateau pour tendre ses lignes, on attache, au fur et à mesure, ces morceaux les uns aux autres, et, de cette manière, on compose une ligne de fond aussi longue qu’on la veut.

On a, dans son bateau, les hameçons tout eschés ; il ne reste qu’à les attacher sur la ligne, au moyen d’un tour, et d’une demi-clef, à mesure que la ligne est débitée et mise à l’eau. On a soin également qu’il y ait entre les points d’attache de deux empiles consécutives, un peu plus de distance que la longueur des deux empiles réunies, afin que les hameçons ne puissent se prendre et se mêler l’un à l’autre.

On espace des pierres (fig. 122) en suffisante quantité pour faire caler la ligne ; quand on veut un peu plus de luxe — luxe non inutile, car la ligne se prend beaucoup moins entre les pierres et les herbes — on y