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LES POISSONS
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de la choisir solide, et celles qu’on emploie sont de la grosseur d’une poire moyenne (fig. 108), afin qu’elles résistent bien aux mouvements de traction du poisson-appât.

Nous avons vu, à l’article Canne, que la demeure du brochet était loin du bord, et qu’il fallait y envoyer facilement l’amorce ; une assez grande longueur de la ligne trempera donc dans l’eau, et, faisant bannière renversée entre la flotte et le scion, elle forcera, par son poids, celui-ci à se rapprocher peu à peu de celui-là : enfin, en s’enfonçant de plus en plus dans l’eau, elle s’arrêtera aux herbes, aux racines, et pourra compromettre le succès de la pêche ; il faut remédier à cela, et soutenir toute cette bannière hors de l’eau. On y parvient en chargeant la ligne de deux ou trois petites flottes supplémentaires, grosses comme des olives (fig. 109), et qu’on appelle postillons ; on les place en arrière de la flotte principale et on les distance de manière à partager approximativement, en parties égales, l’espace que l’on suppose devoir exister entre la flotte et la rive.


Fig. 108. — Flotte à Brochet.


Fig. 109. — Postillons sur la ligne.


Fig. 110. — Le pliant du pêcheur à la ligne dormante.

Quand on tend plusieurs lignes à brochet — ce qui est la meilleure manière de faire une bonne pêche, car ce poisson est relativement plus rare que les autres dans les rivières où il habite — il arrive que ne pouvant les surveiller sans relâche, le poisson vif qui nage sans cesse et sent ce que sa position a de hasardé, cherche à s’introduire entre les herbes et les joncs : il n’aime pas à rester en vue. Il réussit presque toujours à se cacher, et en même temps, à emmêler la ligne de façon que souvent le pêcheur perd tout à la fois. Pour éviter cela, on peut disposer sa ligne de la manière suivante : il faut se munir de baguettes très légères d’osier, de coudrier ou de tremble dont on fendra le petit bout ; ces baguettes auront 2 ou 3 mètres de long et serviront tout simplement à éloigner la flotte du rivage. La ligne, maintenue ainsi par la fente de la baguette, n’aura plus qu’un mouvement très restreint de rotation à