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DES POISSONS

« Les nageoires des poissons sont mues par un ensemble de soixante-neuf muscles. C’est à la complication de cet ensemble que l’animal doit sa flexibilité et ses mouvements variés et souples.

« En considérant les nageoires des poissons d’une manière générale, on reconnaît qu’elles ont différents emplois, et qu’elles peuvent se classer en plusieurs divisions, comme :

« Organes de propulsion et de direction placés à l’arrière — Caudale.

« Organes de transportation, placés à l’avant et en dessous de l’animal : — Pectorales et ventrales.

« Organes d’équilibre (supérieur et inférieur) : — Dorsale, anale.

« Organes de station terrestre : — Pectorales, ventrales et caudale.

« Organes de station liquide : — Dorsale. »

La membrane charnue qui forme les nageoires des poissons est supportée par un certain nombre de rayons, les uns épineux, chez les acanthoptérygiens, les autres mous, chez les malacoptérygiens. Le nombre de ces rayons ne saurait être adopté comme un critérium infaillible de classification ; d’abord, parce que le comptage en est difficile, et ensuite, parce que ces organes présentent souvent des avortements ou des superfétations qui déroutent la science.


LES ÉCAILLES DES POISSONS


Fig. 4. — Écaille de chondrostôme nase, prise sur les flancs. Fig. 5. — Écaille de chondrostôme nase, prise dans la ligne latérale.

Les écailles qui couvrent la peau des poissons varient énormément, et comme forme et comme couleur. Quelquefois, elles ont la forme de grains rudes, de tubercules très gros et de plaques osseuses, épaisses ; mais, en général, ce sont des lamelles fort minces se recouvrant comme des tuiles, enchâssées dans les replis du derme et désignées d’après leur forme, comme elles se voient dans les gravures accompagnantes.

La matière argentée qui leur donne souvent un éclat métallique si remarquable est sécrétée par le derme, et se compose d’une multitude de très petites lames polies.

L’adhérence des écailles à la peau est excessivement variable d’une espèce à l’autre ; la grandeur de l’écaille n’est même pas une raison de sa plus ou moins grande adhérence ; car il y a des poissons à grandes