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DES POISSONS

Une admirable découverte a été faite récemment (1892).

Un certain colonel Bartlett, grand amateur de pisciculture, vient, à la suite de laborieuses recherches, d’acquérir la certitude que les poissons étaient de fervents mélomanes, ou, pour parler le langage de la science, savaient distinguer un « son « d’un « bruit. »

Chacun sait que le sens de l’ouïe chez les animaux aquatiques est extrêmement développé ; mais il paraît que le moindre « bruit » les fait fuir ; le « son » au contraire, principalement celui produit par une voix humaine, les attire. Ils s’arrêtent alors subitement dans leur course. Afin de mener à bien cette expérience concluante, M. Bartlett s’était embarqué, un matin, sur le lac de Genève, alors qu’aucun bruit ne se faisait encore entendre, accompagné d’un de ses amis doué d’une belle voix de basse, et, il a pu, au moyen d’un aquascope, étudier « de visu » les curieux phénomènes dont nous venons de parler.

Pêcheurs, vous voilà prévenus : si vous voulez attirer le poisson, transformez-vous en sirènes !…


DES NAGEOIRES DES POISSONS


Les nageoires sont les organes locomoteurs des poissons ; elles sont pour le poisson ce que les ailes et la queue sont pour l’oiseau. Leur position relative sur le corps de l’animal est un des caractères les plus tranchés qui divisent les groupes de poissons d’un même ordre. Tous les poissons n’ont pas le même nombre de nageoires, et suivant les espèces, ils les portent différemment, sans que pour cela aucune famille renonce à la mode du temps passé ou en invente de nouvelles. Il est même des poissons qui sont entièrement dépourvus de nageoires.

Les nageoires tirent leur nom de la partie du corps où elles sont fixées. Ainsi, les nageoires pectorales sont celles qui sont situées vers la poitrine ou auprès de la tête des poissons, et les ventrales, plus ou moins en arrière, suivant les familles. Il y a peu d’exceptions à cette disposition de ventrales. Ces deux systèmes d’organes sont pairs. La position des nageoires ventrales vis-à-vis des pectorales est très variable. Placées en arrière des pectorales, elles distinguent avant tout les poissons abdominaux. Placées en dessous, près des pectorales, elles déterminent le groupe des subraciens ou thoraciques. Quelquefois, elles sont en avant des pectorales, et alors, elles sont dites jugulaires.

« Les nageoires impaires sont situées sur la ligne médiane du corps : ce sont les dorsales, dont le nombre varie, l’anale, près de l’anus, à l’extrémité de l’abdomen, et la caudale, qui termine le corps du poisson.