LA PETITE-MORUE
Le petit-poisson appartient à la famille des gades ou des morues, quoique jamais il ne dépasse la longueur d’un pied et le poids d’une livre. Cela se voit au premier aspect par ses trois nageoires dorsales et ses deux anales, communes à cette grande famille des poissons. Cela se voit aussi à la forme de sa tête, de son corps, à sa couleur, à sa ressemblance avec la morue commune, si parfaite que dans le jeune âge de cette dernière il est très difficile de les distinguer les uns des autres.
Ce petit poisson passe presque toute sa vie en eau salée ou saumâtre, côtoyant les rives de l’Atlantique, depuis la Virginie jusqu’au Labrador, d’où il pousse une pointe dans le golfe Saint-Laurent jusqu’au-dessus de la Malbaie. En été, il vit de mollusques, de crabes, d’annélides ; il mord volontiers au ver rouge qu’il dispute aux éperlans, aux plies et aux donzelles. Il sert d’esche pour la capture de la grosse morue, et quelquefois du bars, quand la sardine fait défaut. Vers la mi-décembre, la