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LE CHABOT
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ses nageoires plutôt qu’à ses armes pour se protéger, en échappant à la mort par la fuite.

Je reviens à Blanchard. « La peau du chabot, dit-il, est absolument nue. Elle n’a pas d’écailles ; elle n’en a aucun vestige. Sur la ligne latérale, et même sur l’opercule, on aperçoit, avec un peu d’attention, de très petits tubercules mous et blanchâtres. En examinant ces tubercules, à l’aide d’un grossissement, on constate sans peine qu’ils sont percés à leur sommet d’un petit trou. C’est par ce trou que s’échappe la mucosité dont se couvre le poisson, dont il englue les doigts lorsqu’on vient à le prendre.

« Plusieurs traits de l’organisation interne du chabot méritent d’être notés. Chez ce poisson, il n’y a point de vessie natatoire ; ce petit appareil eût été probablement sans utilité pour l’animal assez sédentaire, habitant toujours des eaux peu profondes.


Fig. 31. — CHABOT COMMUN ou DE RIVIÈRE.


L’estomac consiste en un sac arrondi, dont la capacité est parfaitement en rapport avec la large bouche ; le pylore est accompagné de quatre cœcums ; l’intestin est deux fois replié sur lui-même, par conséquent, d’une assez grande longueur ; le foie, qui est volumineux et d’une teinte rouge foncé, occupe le côté gauche. Les ovaires, plus ou moins découpés en manière de lobes, suivant leur degré de plénitude, ont leur tunique noirâtre comme celle des laitances ; leur volume étant énorme lorsque les œufs sont parvenus à maturité, le ventre de l’animal se trouve distendu au point de prendre l’aspect d’une difformité. La colonne vertébrale est composée de trente-deux vertèbres : dix abdominales, vingt-deux caudales.