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L’ACHIGAN

hésitent à l’acclimater, lisez les pages suivantes, si nettes d’observation, si profondes de science, si attrayantes de style, si vivement éclairées qu’on y retrouve la lumière d’Athènes, dégageant l’ombre de deux hommes au lieu d’un seul que cherchait Diogène.


MICROPTERUS, Vaillant et Bocourt : inédit.


« Percoïdes à ventrales thoraciques ; six ou sept rayons branchiostèges, une seule dorsale, occupant la plus grande partie de la longueur du dos, avec la portion épineuse munie normalement de dix épines ; anales présentant trois épines croisant en longueur de la première à la troisième et à peu près d’égale force ; toutes les dents en velours ; préopercule à bord lisse, angle operculaire en pointe arrondie ne formant pas une véritable épine. Écailles médiocrement nombreuses, cténoïdes, polystiques.

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« Les écailles sont cténoïdes, mais en général les spinules sont ou rudimentaires ou incomplètement développées ; les variations que nous avons pu saisir sont les suivantes. Tantôt les spinules ne sont nettement classitiées que sur une zone plus ou moins étroite, bordant la portion libre de l’écaille, et le reste de l’aire spinigère n’est qu’indistinctement hispide. Cette zone peut se réduire sur ses parties latérales et n’occuper que l’extrémité de l’écaille. D’autres fois le bord libre est sans spinules et celles-ci ne se rencontrent que vers le foyer dans un espace triangulaire formant la partie centripède d’un secteur ; c’est sur le Micropterus variabilis Le Sueur que nous avons particulièrement observé cette disposition. Enfin, les spinules peuvent être à peine perceptibles et il faut y regarder de bien près pour ne pas croire que les écailles de la ligne latérale sont toujours dépourvues de spinules ; leur canal est à deux ouvertures comme chez les centropomes.

« Ces variations, auxquelles on serait tenté d’attribuer une certaine valeur dans la distinction des espèces, ne nous ont malheureusement pas présenté une assez grande constance pour pouvoir être mises en usage ; les observations devraient porter sur un plus grand nombre de sujets que ceux que nous avons eus à notre disposition. »

La dénomination de Micropterus paraît devoir être adoptée préférablement à celle de Grystes, établie par Cuvier dans son Règne animal ou à celle de Dioplites Ratinesque, reprise par M. Girard. C’est sans