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LES POISSONS

HURO NIGRICANS, Cuvier et Valenciennes, 1828.


« Il a le corps un peu plus haut à proportion que la perche ; le museau un peu plus court ; le front moins concave ; sa mâchoire inférieure se porte un peu plus en avant. Sur son front se voient des stries fines et nombreuses, mais toutes dirigées vers le bord de l’orbite. Il a des dents en velours aux mêmes endroits que la perche ; son maxillaire a le bord supérieur dilaté ; son front, son museau, ses mâchoires n’ont point d’écailles : mais il y en a sur son crâne, sa tempe, toute sa joue et toutes ses pièces operculaires, leurs bords exceptés. Le limbe de l’opercule en est dépourvu, et son bord parfaitement entier et sans dentelures s’arrondit dans le bas, après avoir fait un très léger arc rentrant. L’opercule osseux se termine en deux pointes plates, séparées par une petite échancrure aiguë et oblique. Aucune des pièces de l’épaule n’a de dentelure. La première dorsale, beaucoup plus petite qu’à la perche, n’a que six rayons, et demeure assez éloignée de la seconde, qui est plus élevée, et peut avoir avec ses deux épines, douze ou treize rayons mous. (Elle est en partie mutilée dans notre individu.) L’anale a trois épines et onze rayons mous ; elle est aussi un peu plus grande à proportion qu’à la perche. Quant aux pectorales et aux ventrales, elles sont à peu près pareilles à celles de la perche, et la caudale aussi.

B. 7 ; D. 6.-2, 12 ? A. 3, 11 ; C. 17 ; P. 15 ; V. 1, 5.

« On compte soixante et quelques écailles entre l’ouïe et la caudale, et vingt-cinq ou vingt-six entre la première dorsale et le ventre. Elles paraissent toutes lisses et entières.

« La couleur de ce poisson, que nous n’avons vu que desséché, paraît avoir approché de celle de la carpe. Son dos est d’un brun verdâtre, qui s’affaiblit sur les côtés, et passe sous le ventre au blanc jaunâtre argenté ; une ligne grisâtre suit le milieu de chaque rangée longitudinale d’écailles.

« L’individu que nous avons eu sous les yeux, était long de seize pouces.

« Nous laisserons à l’espèce l’épithète qu’elle porte dans son pays natal, Huro nigricans. » — (Cuvier et Valenciennes, Hist. nat. des Poiss., II, 124, 1828.)

Mais voulez-vous savoir tout l’intérêt qui s’attache à ce poisson, en Europe comme en Amérique, quoique plusieurs pays du vieux monde