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impose d’autres moyens de défense et qui sont la possession des industries et la culture intellectuelle. L’aisance matérielle nous débarrassera de nos derniers soucis et nous permettra d’accomplir notre suprême conquête : celle de l’idée.

Mais l’évolution des peuples est semblable à celle des individus. Un élément, qui est la condition nécessaire de l’adaptation finale, demeure sous les caractères variables. Si nous nous abandonnons à la recherche du bien-être et si nous essayons d’exprimer une pensée qui nous soit propre, nous devons ne pas nous écarter un instant de nos origines. Rien ne doit atteindre en nous cette force vive et logique : la race. « Le Canada, écrit M. Hanotaux, a charge d’âmes en Amérique, charge d’âmes et charge d’avenir. Il est par destination le défenseur des origines françaises et latines. Restez attachés au tronc ; là d’où vient votre sève, là où sont vos racines, là où est votre force… Si le Canada cherchait une alliance ailleurs qu’en France, il se délatiniserait inévitablement. »

Ainsi nous retrouvons la France inspiratrice, qui conduit en ce moment les Alliés vers la victoire. De quelle vigueur, de quelle constance elle fait preuve. De l’étranger monte vers elle une même pensée d’admiration confiante, exprimée déjà après la Marne, grandie encore depuis Verdun. L’harmonie des forces françaises est telle que la pensée