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taient à la nation le mot d’ordre de la victoire et, loin des combats, armaient les volontés d’une espérance patiente et invincible ; eux, ils manifestaient sur les champs de bataille la véritable grandeur de la France, sa simplicité allègre et tenace que les peuples trompés avaient trop vite méconnue. Est-il un argument qui rayonne et triomphe davantage, une preuve qui revête un plus sûr éclat que cette liste, douloureusement longue, où la gloire fidèle trace de jour en jour les noms des hommes que déjà elle avait élus ; Max Doumic, Charles Péguy, Pierre Ginisty, Ernest Psichari, François Laurentie, Henry Desroys du Roure, et tant d’autres que la postérité attentive recueille pieusement comme un patrimoine de vie ? Hâtons-nous de dire leurs exploits, s’écrie Maurice Barrès. Certes, rien de ce qui a été tel ne doit être ignoré. Recherchons dans leur passé la source généreuse où leur cœur a puisé. Ils ont mérité l’Histoire.

Henry du Roure était de ceux que nous avons coutume d’appeler « les amis du Canada. » Il aimait notre pays, notre population, sans les connaître autrement que par le bien qu’on lui en avait exprimé. Sans doute, la persistance du sentiment français, qui fait la trame unique de notre histoire, l’avait retenu et enchanté. Chérissant sa patrie