Page:Montpetit - Au Service de la Tradition française, 1920.djvu/24

Cette page a été validée par deux contributeurs.

peuples, voilà l’œuvre, noble entre toutes, qui grandit le patriotisme et qui rapproche les patries. Tuer la guerre par le respect universel du droit, si cela est possible, qu’on l’essaie ; qu’on n’essaie pas de la tuer par le mépris… Souhaitons, avec les pacifistes, pacifistes nous-mêmes, que nos arrière-neveux voient disparaître les formes les plus barbares de la guerre, ces tueries atrocement glorieuses. Ces temps sont lointains. Peut-être, s’ils doivent venir, l’humanité pacifiée, se retournant vers les guerres du passé, comprendra-t-elle ce qu’il y avait de grand dans leur cruauté. Plus indulgente que certains hommes d’aujourd’hui, peut-être s’inclinera-t-elle très bas devant les générations qui auront connu la douleur et la gloire de verser leur sang pour une idée. »

Gloire et douleur, il vous a connues. Il traçait ainsi, d’une main sûre et hardie, sa propre destinée. On trouve, dans une de ses chroniques, cette phrase, saisissante prophétie ; « Le sang français répandu est le sceau qui rend valable les traités. » Il a subi la douleur, il possède la gloire. Il est mort pour une idée ; il a répandu son sang sur la page honteusement déchirée d’un serment ; il a vengé l’honneur de la parole donnée. Il s’y était préparé depuis de constantes rêveries, de profondes méditations. Nous le savons. Aux pages ardentes que nous venons d’écrire sous sa dictée, il convient