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Au général Pau[1]



Général,


Il nous incombe d’accomplir une mission plus périlleuse que la vôtre : vous n’avez qu’à paraître, il nous faut parler.

Venu de France par l’Empire britannique, vous avez voulu donner quelques jours à notre province canadienne, point d’arrêt sur la route du souvenir français. L’élan que vous avez trouvé ailleurs se fait ici plus vif. Vous êtes chez vous dans les mots qui vous accueillent.

Votre visite nous est chère à tous vos titres. Votre modestie ne saurait espérer que nous n’évoquions pas, à vous regarder, le tableau dont vous êtes, pour nous, soudain détaché. Vous avez commandé. Il vous appartenait de jeter dans l’angoisse des premiers communiqués ces trois mots que l’avenir a tenus : « Les Français en Alsace ».

Ceux qui connaissent la France parce qu’ils l’aiment n’ont pas eu de peine à la retrouver dans l’union sacrée qui s’est faite en vous, par vous. Insoucieuse aux yeux de certains, elle s’est restée fidèle. Sa jeunesse était ardente et prête. Pour

  1. Discours prononcé le 3 mars 1919, au dîner offert au Général Pau et à la mission française.