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LA TRADITION FRANÇAISE

statistique officielle du dernier emprunt national nous a rendu un témoignage de plus. « Chez nous la terre est dûre à l’homme, écrivait Faucher de Saint-Maurice après la guerre franco-prussienne. Pour souscrire ainsi il faut faire faire dans les champs bien des tours à sa charrue ; il faut donner bien des coups de hache dans la forêt ». Oui, certes. Avec nos villes manufacturières si peu nombreuses, dont la plus considérable n’atteint pas toujours la moindre de l’Ontario, c’est un effort au moins égal aux autres que marquent ces trente-deux millions inscrits au livre du Trésor.

Enfin, dans les limites de ses ressources, sollicité par les appels des siens, il a organisé et répandu le secours aux combattants. On ne dira jamais assez quelle ingéniosité il a déployée, quelle tendresse silencieuse et rare il a révélée dans des œuvres nouvelles, nées des terribles anxiétés de l’heure, comme l’Aide au Soldat, l’Aide au Drapeau, l’Aide au Conscrit, le Fonds patriotique. Les rapports ne publient que des faits où l’on sent vivre pourtant l’infatigable dévouement. L’Aide à la France, de tous les foyers de la province, retira six cent mille dons qui furent envoyés en France portant, épinglé, un mot d’encouragement exprimé dans cette langue française que nous parlons, qui commanda les armées alliées et qui nous fait ainsi communier plus intimement à l’âme de la Victoire. Est-ce