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LA TRADITION FRANÇAISE

de 1911, et de vous appeler : Monsieur le Premier Ministre. Vous avez dit souvent que, dans la défaite comme dans la victoire, vous étiez prêt à servir du même cœur votre pays. Il n’est pas question de défaite. La victoire a mis sa coquetterie à vous précéder : elle vous attend.

Il y a un Canadien partout. N’est-ce pas le mot de ce compatriote, qui fit un jour l’ascension d’une montagne de Sicile et entendit la voix du guide jeter dans l’air léger cette chanson inattendue : Vive la Canadienne ? Et, pour un autre qui cachait sa naissance sous le burnous d’un chef arabe, combien n’en eûmes-nous pas qui suivirent les armes de la France ? Le nom de l’un d’entre eux est gravé dans l’Arc de Triomphe : le général Baron de Léry. Et d’autres encore en Crimée, au Mexique, à Pathay, au Tonkin : et, en 1870, un porte-drapeau, Chartrand, ancien capitaine au 65ème régiment de Montréal. Hier encore, dans cette guerre, le lieutenant Paul Caron tué sous le drapeau français ; et, dans la Légion, un étudiant de Laval, gai luron et Croix de guerre, le camarade Jean Chauvin ? Et si, dans les prisons de Berlin, il y eut des prisonniers élevés au rang d’otage, honorés et grandis par la dure souffrance de chaque jour et l’exil de chaque heure, comment n’y chercherions-nous pas un des nôtres ? Il y a un Canadien partout. Le sort, docteur Béland, vous