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LA TRADITION FRANÇAISE

saise, irlandaise, française, — qui dirigent ce pays. La race française est assise : la première elle s’est emparée du sol ; elle est chez elle. La race anglaise tient un emblème où furent harmonieusement rapprochés la rose, le chardon, la harpe et le lys. L’industrie et le commerce, agents de notre prospérité, unissent leurs efforts, confiants dans l’avenir qui est inscrit dans le livre ouvert sur lequel, près deux, se penche un enfant. Un homme, jeune et fort, proclame la liberté civile dans l’union et libère la conscience en brisant la chaîne rivée au préjugé. Face à la rue, une femme, — la Paix — tenant une branche d’olivier qu’elle élève au-dessus de la foule, laisse sur ses genoux une épée sans attache, prête au combat. Plus haut, le roi pacifique Édouard vii, revêtu des attributs royaux, étend sur la couronne une main protectrice que les nations avaient appris à respecter. Cette pensée, si juste et si vraie, ce témoignage si complet, est d’un sculpteur que Sir Arthur Conan Doyle eut voulu voir siéger en bonne place à l’Académie royale de Londres ; qui, coïncidence touchante, porte, lui le pionnier de l’art, le même nom que portait le pionnier du sol, d’un sculpteur canadien-français, Philippe Hébert.

La guerre surprit ce peuple dans son rêve de paix. Depuis plus de deux ans, il ne peut pas détourner son angoisse des terres lointaines où des