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ARAM-J. POTHIER

vivance et le rayonnement dans un monde renouvelé par les progrès modernes.

C’est le devoir de l’heure.

Ce n’est pas à vous, monsieur, citoyen de la République américaine, homme d’État et financier, qu’il convient de rappeler l’évolution économique que le xixème siècle a subie. Les forces dont l’homme dispose se sont tout à coup multipliées. Elles ont remué les choses et les êtres et métamorphosé la vieille société. Une puissance s’est constituée, à laquelle tout a paru possible : la richesse. Elle a réalisé les projets les plus gigantesques, dominé les mers, supprimé les distances, asservi les continents. Et ses ambitions ne sont pas encore satisfaites. Dans ce magnifique effort qui emportait l’humanité et la subjuguait, votre pays, monsieur, s’est particulièrement révélé. Il est né dans cette tourmente ; et si l’intensité de sa vie nous a parfois effrayés, nous devons reconnaître qu’il en a su profiter et que son idéal ne s’est pas contenté des bornes étroites d’une prospérité uniquement matérielle.

Le Canada est trop vaste et trop généreux pour que sur lui ne se fonde pas un rêve de fortune. Débarrassés des premières luttes politiques, nous avons voulu participer au mouvement qui déjà sollicitait vos énergies. Cela même a posé pour nous la question économique et nous avons reconnu