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À la mission Champlain[1]



Un jour des Amitiés françaises que Maurice Barrès conduisait le jeune Philippe visiter une basilique, près de Domrémy, l’enfant émerveillé d’entendre le prêtre expliquer les détails de l’architecture réfléchit : « Faut-il qu’il soit effronté pour oser parler ainsi tout seul et tout haut. Toi, est-ce que tu oserais ? »

Vous comprendrez que cette repartie me soit venue spontanément à la mémoire au moment de parler devant ce que la France compte de plus illustre ; mais, si modestement que ce soit, il faut quelqu’un qui vous dise adieu, puisque vous partez.

Nous avons assisté à une fête française, à la glorification de la France d’aujourd’hui : la France des ailes, des ailes qui poussent et qui est un peu la France de toujours.

Un ministre, M. Barthou, qui définissait hier, avec quelle maîtrise, quelle émotion, notre problème national en l’élargissant jusques à ses confins extrêmes qui sont l’Angleterre et la France, a voulu nous révéler ce soir un autre aspect de sa personnalité. Nous l’avons trouvé conférencier aussi

  1. Allocution prononcée au Monument national, le 5 mai 1912, devant la mission Champlain.