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LA FEMME ET L’ENSEIGNEMENT

dans la culture intellectuelle un élément nouveau qui les complète, fussent-elles nées dans une époque d’égoïsme et eussent-elles fondé sur les affaires un empire dont la grandeur bientôt ne leur suffit plus ; et ce sera le mérite de l’industrialisme contemporain que d’avoir permis à l’homme de vivre chaque jour un peu plus la vie de l’esprit et du cœur en s’assurant un peu mieux chaque jour la vie du corps.

Je n’ai pas à vous retracer notre évolution économique. À côté du sillon, nos usines ont grandi. Nous avons fait de merveilleux progrès. Nous sommes devenus une nation productrice qui compte et qui prend place au sein des préoccupations politiques et économiques du monde contemporain. L’heure de l’idée est donc venue pour nous. De notre existence matérielle assurée doit naître une vie intellectuelle plus intense. On disait autrefois : « Emparons-nous du sol » ; on a écrit hier : « Emparons-nous de l’industrie » ; disons à notre tour : « Emparons-nous de la science et de l’art ». Illuminons de ce rayon dernier notre histoire, où, suivant la très belle expression du regretté M. Hector Fabre : « pas un recul ne se trouve. »

Qui ne voudrait voir, mesdemoiselles, dans cette École le gage certain d’un avenir meilleur ?

Reconnaissantes du dévouement que vous inspirez, vous aurez l’orgueil de réussir. Continuant le travail sérieux dont toujours vous avez fait