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militaristes et des sans-patrie, le pays où un homme avait osé dire, sans être lynché par les passants : « Le drapeau dans le fumier ? » Cela n’a pas duré longtemps. Qu’a-t-il fallu ? Les morts du Maroc, le prestige de l’aéroplane, l’héroïsme des aviateurs, la maladresse allemande, et puis l’entrée en scène d’une génération nouvelle. Aujourd’hui tous les Français, blancs et bleus, rouges et jaunes, font assaut de patriotisme : les instituteurs, la Sorbonne, les juifs, les socialistes, la C. G. T. et le gouvernement. « Vive l’armée ! » n’est plus un cri séditieux. Et monsieur Gustave Hervé demande tout étonné : « L’hervéisme, qu’est-ce que c’est que ça ? ». Voilà, nous sommes revenus à nos premières amours. Nous serons encore infidèles et nous reviendrons toujours. » — Nous serions tentés de rapprocher ces lignes de l’article désormais célèbre où le Times de Londres, saluant les soldats de la seconde Grande Armée, s’excuse noblement d’avoir méconnu la France !

« L’entrée en scène d’une génération nouvelle » …Henry du Roure en était. Il fut de ceux qui, les premiers, se sont offerts à la patrie. À cause de cela, nous voudrions pénétrer davantage l’intimité de sa pensée et nous arrêter un peu plus longuement sur les Réflexions, qui terminent les Chroniques françaises et chrétiennes comme une méditation. Nous en retenons un couplet sur les bleus, où, sur