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LA TRADITION FRANÇAISE

je ne parle pas que des Allemands — ont manifesté de l’humeur. Le théâtre fut souvent sévère et même méchant avant que d’être trop libre, la critique et le roman eurent leurs mots. Je ne suivrai pas cette éternelle discussion jusque-là où elle s’est parfois fourvoyée : je n’en aurais pas le loisir d’abord, et puis certains arguments sont tellement bizarres, tellement enfantins que, si on les citait, j’imagine que ce serait pour prouver tout autre chose que ce pour quoi ils ont été formulés.

Mais il est une revendication féminine qui semble avoir rallié les opinions et qui revient à la charge, depuis quelque temps, avec la persistance que met un droit à s’affirmer : le droit au savoir.

On admet généralement que la femme doit apprendre et connaître ; non pas pour qu’elle devienne, suivant une expression plaisante échappée au grave Ruskin, un dictionnaire ou une encyclopédie — deux choses du reste qui ne se lisent plus guère — mais pour qu’elle puisse se cultiver, nourrir le besoin de se dévouer qui la possède, garder intactes ses convictions et, vous m’en voudriez de ne pas le dire, servir mieux son pays.

Tous, nous sommes revenus sur l’instruction première que nous avons reçue de maîtres pourtant si dévoués et tous, en une heure de franchise, nous avons pu nous rendre compte de l’inutilité d’une partie des efforts passés. Le grec nous fait sourire