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a pourtant donné l’exemple du plus pur héroïsme. L’univers s’est aperçu soudain que la France vivait toujours ; et il en a été ravi, plus encore que le Français lui-même. Et la France armée gagne en ce moment deux batailles, l’une sur l’Allemagne coalisée, l’autre sur le monde conquis par sa vaillance.

Henry du Roure avait déjà expliqué cette apparente contradiction, ce mélange de force et d’élégance, de charme et de virilité, de crânerie et de gravité ; « Le goût des vertus militaires est plus vif chez nous que jamais. « On revient toujours à ses premières amours, » dit un proverbe qui est bien nôtre. Volages et fidèles, il nous dépeint tels que nous sommes. La France, de tout temps, ne fut-elle pas amoureuse des grands soldats ? De Roland à Napoléon, que de héros dans sa légende !

… Et notre plus chère héroïne, c’est Jeanne d’Arc, une guerrière. On a pu croire que nous avions oublié tout cela. Après 70, la France ingrate se détournait des soldats vaincus, trop vaincus ; l’étranger, qui ne nous connaît pas et ne nous connaîtra jamais, s’y méprenait. C’était fini, nous avions répudié la guerre pour épouser la paix ! Et quelle paix !… La paix à tout prix, la paix de la mollesse et de la peur. On le croyait au-delà des frontières ; on y prenait Hervé et l’Internationale au sérieux. N’étions-nous pas le pays des anti-