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formidablement, partout, le grand cri de Laval, telle est la mission de l’étudiant… À nos chères amies, il modulera doucement l’insaisissable sérénade de nos vingt ans. » Il n’en fallait pas plus pour piquer son ironie. Du choc de ces mots : « l’insaisissable sérénade de nos vingt ans » et du cri formidable et unanime jaillit aussitôt cette fantaisie cocasse :

« Ce grand cri de Laval, cette insaisissable sérénade de leurs vingt ans, nous les avons maintes fois entendus, dans les manifestations universitaires : les voici, — admirons-en l’ardeur juvénile :

Boum !
Boum, à la Ka Boum
À la Ka Wô Wô Wô !
Ching, à la Ka Ching
À la Ka Châ Châ Châ !
Boum à la Ka Boum
À la Kazis Boum Ba !
Laval ! Laval ! Laval !
Rah ! Rah ! Rah !
Laval !


« Gee whiz, dirait Jules Lemaître, ça c’est de la poésie !

« Quel souffle lyrique, quelle joliesse d’expression, et quel charme se dégage de cette strophe ! Comme on y sent bien vibrer notre âme française… Je ne puis me rassasier de répéter ces mots sonores qui évoquent tout un passé de luttes glorieuses contre la barbarie et l’oppression ; il me semble entendre