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Joseph Baril



En octobre 1910, l’École des Hautes Études commerciales, à peine achevée, ouvrait ses portes aux quelques jeunes gens que l’aventure d’une carrière nouvelle, trop peu recherchée jusque-là, avait attirés, et qui désiraient s’instruire des choses de la finance.

Joseph Baril était de ceux-là.

Alors qu’il faisait ses humanités au Collège des Jésuites, il avait pris part à un débat académique ardemment mené autour de cette brûlante interrogation : La Domination anglaise a-t-elle été favorable aux Canadiens français ? On lui avait confié de soutenir l’affirmative ; et il s’y appliquait consciencieusement quoique, de ci de là, il se permit de laisser soupçonner quelques réticences. Le régime anglais, affirmait-il, aurait suscité chez les nôtres l’esprit d’entreprise. Il y a du vrai. L’exemple a stimulé nos énergies. Le persistant désir d’assurer notre survivance dirigea notre volonté vers de nouvelles réalisations. « Les Anglais nous ont longtemps reproché notre apathie pour les affaires, s’écriait Joseph Baril, l’époque n’est pas éloignée peut-être où, à notre tour, nous leur man-