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Il est d’un style coloré, sans trop d’éclat, concis et nombré, et plus étudié, moins hâtif que n’est d’ordinaire le style du critique. Ce crayon mérite une place de choix dans l’ensemble de notre littérature

Est-il besoin de dire que M. Roy s’est révélé l’apôtre convaincu de cette littérature ? Il croit à son existence. Il y croit plus fermement encore que ne fait M. l’abbé Chartier dont la foi me paraît plus chancelante et moins absolue. Elle se développe, donc elle est, écrit par deux fois M. Roy Je reconnais volontiers qu’elle se développe en nombre, par des unités qui s’additionnent ; je doute fort qu’elle forme un tout harmonieux et raciné. Et puis, c’est affaire d’opinion : ne querellons pas.

Quelle que soit cette littérature, M. Roy a eu pleinement raison de s’en faire l’historien. Dans Nos Origines littéraires, il raconte les débuts de nos lettres françaises, depuis 1760 jusqu’à 1860 : un siècle de pensée, souvent naïve et gauche, mais toujours intéressante en ce qu’elle fait partie de nos armes de combat. C’est une tâche difficile et que M. Roy a heureusement remplie. Nous écrivons volontiers l’histoire politique, mais peu de nos historiens s’arrêtent à retracer notre passé littéraire, économique et social ; — et la philosophie de l’histoire du Canada est encore à peine ébauchée. L’ouvrage de M. Roy comble un vide et répare une