velles, comme les Conquistadores, penchés sur l’horizon inconnu et obscur :
Monte vers l’inconnu, déchires-en les voiles ;
Et, plein d’une immuable et sereine clarté,
Contemplateur divin, plane dans les étoiles.
Ils étaient déjà poètes, en cela qu’ils voulaient s’engager dans des sentiers nouveaux, pour y surprendre la gloire et se l’attacher :
Soyons forts. Oublions les souffrances passées ;
Les chemins ne sont pas semés que de chansons ;
La gloire et ses splendeurs si longtemps caressées
Nous ouvriront un jour de larges horizons.
Ils étaient hantés de conquêtes et d’indépendance. Dans le monde matérialiste et enfiévré, livré aux seules affaires, ils voyaient poindre une bourgeoisie nouvelle, plus détestable que l’autre, sur laquelle ils n’eussent même pas voulu régner. De tout leur orgueil, ils dépassent la cohue où s’agitent de misérables intérêts d’un jour :
Méprise dans ton cœur la trompeuse fortune.
Monte, dans ton orgueil, au seuil de l’art t’asseoir…
Et là, médite, loin de la plèbe qui passe !
Ils s’enfermaient, aussi eux, dans une tour d’ivoire, d’où ils jetaient volontiers à la foule