y a en eux de conforme à nous-mêmes, par le cœur unanime de la nation qu’ils ont révélé, par ce qui demeure d’humain et d’éternel dans le frémissement de leur pensée. Ils ont chanté notre terre canadienne, dont ils ont fait le grand témoin, le cadre majestueux de la légende d’un peuple :
Il est sous le soleil un sol unique au monde,
notre patriotisme vivace, notre mère-patrie la
France ; les mots, les attitudes, les rebuffades, les
hardiesses, la croyance robuste de nos aïeux, la
passion de nos martyrs de la foi chrétienne et de la
civilisation française ; la naïveté de nos contes populaires dont un seul contient parfois toute la France,
l’enchantement de nos vieilles chansons où notre
âme trouvait un apaisement et notre esprit une
saine gaieté ; les deuils et les souffrances qui nous
ont formés, pétris, qui nous ont unis et confondus ;
et, surtout, notre langue, mot d’ordre du peuple,
qui fut le lien sacré du berceau à la tombe. Au
moment où ils écrivaient, la tradition romantique,
ébranlée seulement subsistait encore. Ils avaient
lu Lamartine et Victor Hugo sur des manuscrits qui
passaient de main en main, comme une chose rare.
Cette tradition poétique leur suffit ; elle était plus
conforme à la tâche qu’ils avaient choisie. Ils en
ont subi l’influence parfois jusqu’au sacrifice de
leur personnalité, ainsi que l’observe M. Jean Char-