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LE FRONT CONTRE LA VITRE

nom si bien sonnant mérite de passer de la langue scientifique à la langue littéraire, si tant est qu’il y ait lieu de faire cette distinction.

« Bubons volcaniques, bavures volcaniques marquant une ligne de faiblesse dans l’écorce de la vieille planète, les Montérégiennes ont résisté mieux que les argilites environnantes à l’inéluctable travail d’érosion qui remodèle sans cesse la face de la terre. Elles s’élèvent maintenant au-dessus de la grande plaine laurentienne, modestes d’altitude, mais dégagées de toutes parts et commandant d’immenses horizons.

« Le Mont-Royal et sa nécropole, les petits lacs clairs du Saint-Bruno, les prairies naturelles et les pinières du Rougemont, ont chacun leurs charmes particuliers, mais la montagne de Belœil semble avoir toujours été la favorite des poètes, des artistes et, en général, des amants de la nature. »




Barrès propose aussi des pèlerinages pour « dégager chez un jeune garçon ses dispositions chevaleresques et raisonnables, le détourner de ce qui est bas, l’orienter vers sa vérité, susciter en lui le sentiment d’un intérêt commun auquel chacun doit concourir, le préparer enfin à se comprendre comme un moment dans un développement, comme un instant d’une chose immortelle ». De cette idée, qu’il avait jetée dans un de ses carnets, Barrès a fait les Amitiés françaises, admirable manuel romancé, d’une simplicité de sommet. L’auteur conduit le jeune Phi-