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IN HYMNIS ET CANTICIS




T RENTE ans, Maurice Barrès a fixé dans ses Cahiers les ombres et les rayons de sa gloire. Carnets de route dont l’aspect matériel importait peu à l’auteur qui les achetait au hasard des boutiques, dans les villes où il passait : Venise, Tolède ou Alexandrie. « Épinglons nos trésors », disait-il. Il y jetait pêle-mêle des mots, des récits, des souvenirs, des inquiétudes, des rêves. On y voit luire l’aube de ses grandes entreprises.

Ils forment aujourd’hui des volumes. La lecture en est difficile, sinon fastidieuse, au moins pour nous qui vivons loin des subtilités de l’âme française. On réprime mal une impression de dessèchement en même temps que l’on touche aux sources incessantes de l’exaltation. Il faut poursuivre cette lecture avec les ménagements que l’on apporte à reprendre les pièces d’une collection.

Les Cahiers nous livrent en effet une chose infiniment précieuse, « une règle de vie », accordée au rythme des préoccupations qui assaillent l’homme, tour à tour homme politique ou romancier, et s’épanouissent dans le frémissement de son esprit. Tout