Page:Montpetit -Le Front contre la vitre, 1936.djvu/216

Cette page a été validée par deux contributeurs.
216
LE FRONT CONTRE LA VITRE

d’assise. Nous tentons de traverser notre époque de matérialisme en respectant, pour nous orienter dans le progrès, les principes qui nous ont été confiés. Puissions-nous, loin de France, mais engagés dans la même voie glorieuse, appliquer la devise de Paris : Fluctuat, nec mergitur, et rester, dans le monde contemporain, un témoignage de la pérennité française.




Au milieu de Paris, la province déjà nous appelait. Nous savions qu’elle nous réservait une fusion plus complète. Paris est si grand, si occupé, si remuant, que sa mémoire n’a qu’un jour et son cœur qu’un battement. Nous avions hâte d’entendre résonner en Bretagne : À Saint-Malo beau port de mer, chanté par des voix à nous, rapporté comme un refrain d’histoire.

Saint-Malo ! J’y suis venu autrefois, pèlerin ignoré. Je me suis agenouillé dans la cathédrale, près du nom de Jacques Cartier, et j’ai promené longuement dans la ville la vision de la découverte. Minutes intenses, qui m’ont laissé plus riche et mieux armé. Aujourd’hui, je sens dans tous les cœurs le souvenir de mon pays.

Baiser simple et splendide que nous donna la Bretagne, si plein d’élan et de sympathie retrouvée. Sur la Hollande, au monument de Jacques Cartier, de toutes petites voix d’enfants nous avaient précédés en chantant le beau port de mer, heureuses de