Page:Montpetit -Le Front contre la vitre, 1936.djvu/200

Cette page a été validée par deux contributeurs.
200
LE FRONT CONTRE LA VITRE

l’œuvre d’une religieuse : Le petit fils de Pierre Gagnon, pour « conserver nos gens au sol ».

Que de choses on glanerait dans les espérances que Jean Rivard nous livre ! L’école et la formation du caractère, formation disciplinée, faite de droiture et de conscience ; l’orientation professionnelle qui guide l’enfant vers un métier, idée d’hier, vieille comme Gérin-Lajoie ; l’enseignement technique appliqué à l’agriculture, une des choses que nous n’avons pas encore réalisées tout à fait ; des bourses accordées aux plus intelligents pour les conduire jusqu’à l’Université et vers une profession, libérale ou non ; la création, dans chaque village, de fermes modèles. Comme le progrès est lent ! À lire ces lignes, on croirait entendre ceux qui, de nos jours, ont la préoccupation de l’avenir : les mêmes questions reviennent, les mêmes espoirs flottent. Mais c’est déjà beaucoup que de trouver chez Gérin-Lajoie l’éveil des mêmes aspirations.




Comment ne pas placer, à côté de Jean Rivard, la personnalité du curé Octave Doucet ? Ils n’entreprennent rien qu’ils n’en aient d’abord devisé. Le curé cherche surtout le commerce des âmes, mais, fidèle à la doctrine de saint Thomas, il ne consent pas à se désintéresser du bien matériel. S’il voit dans la richesse, dans son usage immodéré, dans sa poursuite égoïste, un mal évident, il reconnaît les bienfaits de l’aisance et il convient que la fortune,