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LE GRAND SILENCE BLANC

qu’il traçait au début de son épiscopat, au moment où il exprimait les raisons d’établir un collège sur l’Outaouais : « la nécessité de recevoir une éducation plus proportionnée aux besoins de l’époque ». C’est une idée de progrès qui va s’épanouir à l’Université d’Ottawa. Par elle, l’institution répondra à ce que l’heure réclame de l’enseignement, et c’est éclairer mieux l’action civilisatrice des Oblats que de le démontrer.

Sans entrer dans une nouvelle querelle des humanités, je me bornerai aux conclusions que nous offrit le R. P. Simard à l’instant même où, de mon côté, et par l’expérience, j’en éprouvais avec d’autres la vérité.

L’enseignement classique, dans la province de Québec, est trop longtemps lourd de lettres, de littérature et de rhétorique ; il reporte trop loin, si l’on excepte les mathématiques, la formation scientifique ; il repousse dans un coin de programme, hâtivement parcouru, les « petites sciences », qui ne laissent pas d’avoir une importance de premier plan ; d’autre part, ayant en rhétorique abandonné le français, il n’y revient plus. C’est du moins ce que blâment plusieurs maîtres de l’enseignement secondaire. Dans l’intérêt de la nation, leur opinion vaut qu’on la pèse.

Non qu’il s’agisse de renoncer aux lettres non plus qu’au latin, ni, sous sa forme actuelle, au grec. Ces disciplines, conformes à notre génie, demeurent nécessaires. Je n’insiste que pour rappeler ces mots du Père Simard : « À notre siècle, où le nationa-