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LE GRAND SILENCE BLANC

« D’autres diront la gloire de ces hommes.

« Je ne suis qu’un pèlerin qui vint s’asseoir, un jour, à leur foyer, mais mon âme a gardé l’empreinte de leur âme et mon cœur les vibrations de leur cœur… »




L’école est une autre évangélisation, celle des intelligences et des cœurs, une autre civilisation. À peine installés au Canada, les missionnaires instruisent en même temps qu’ils catéchisent. Les Récollets et les Jésuites enseignent les indigènes à Québec, à Tadoussac, là-bas, chez les Hurons, partout où ils rencontrent l’esprit : qu’ils n’y aient guère réussi, eux ni leurs successeurs, n’amoindrit pas leur geste. Le Français humanise, où qu’il passe. Le soin des missionnaires s’étend naturellement aux enfants de leur race qu’ils initient à la grammaire, aux mathématiques, aux rudiments du latin. Depuis Québec, l’école accompagnera le prêtre vers les points de colonisation ; malgré le peu d’empressement du gouvernement, occupé ailleurs, l’enseignement des premières lettres, œuvre du peuple surtout et des communautés, se disséminera dans la colonie : à Montréal, aux Trois-Rivières, dans les hameaux, dans les missions. Le curé, ou quelque jeune gentilhomme, se fera maître d’école. Nos pères ont accueilli l’instituteur ambulant.

Le collège des Jésuites, subventionné par René de Gamaches, « pour le secours et l’institution spi-