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LE FRONT CONTRE LA VITRE

ces sources d’observation et ces règles de conduite, dont on admet en théorie l’abondance et la nécessité, sont-elles utilisées ?

Ce sujet : Anglais, Français, les conséquences pratiques de deux psychologies relève de l’histoire et de la géographie, c’est-à-dire, de la science sociale entendue dans le sens large. Il comporte les éléments fondamentaux de la nation canadienne. L’avons-nous abordé de plein ? Notre connaissance de l’Anglais est-elle raisonnée ? Ne résulte-t-elle pas d’observations superficielles où d’à peu près répétés à l’infini et que nous prenons pour des certitudes ? Méditons-nous sur le caractère du Français ? Ici encore, n’obéissons-nous pas à des sentiments que des rencontres passagères ont faussés ?

Notre appréciation de l’Anglais se fonde sur des faits historiques ou actuels, sans s’inquiéter des causes qui ont provoqué ces faits, de l’instinct qui s’est mué en idées motrices. Quels avantages nous apporterait pourtant un commerce plus attentif de nos compatriotes anglo-saxons ! Nos attitudes seraient plus sûrement inspirées. Nous nous adapterions au milieu, d’une volonté éclairée, au lieu de nous soumettre aux événements avec une sorte de passivité admirative.




La psychologie des peuples, si recommandable, n’est pas facile. Elle résulte d’observations répétées et de patientes synthèses, et non d’impressions de