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CLIMAT DE CULTURE




Somme toute, la méthode d’enseignement, ou d’utilisation des sciences, que je tente d’exposer, se ramène à l’observation des réalités économiques et sociales. On peut donc faire des études économiques et sociales tout le long du programme. Même en mathématiques, en raisonnant, par exemple, sur le calcul des intérêts qui, en soi, n’a rien d’affolant ; ou encore, comme le voudrait le chanoine Émile Chartier, en établissant la hauteur des tours de Notre-Dame plutôt que la hauteur d’une tour quelconque dressée dans le désert de l’abstraction. En comptabilité, l’application à la vie courante est tout indiquée. Mais les choses elles-mêmes, qui sont dans la classe ou que l’on regarde dans la rue, expriment de mille façons la vie économique et sociale : la chaire où le maître prend place et les pupitres des élèves étaient naguère dans la forêt ; la montre de l’épicier du coin est un rendez-vous d’alimentation. C’est ce que la Commission des écoles catholiques de Montréal a compris : cet enseignement diffusé des choses ou des événements est commencé, en attendant que le Conseil de l’Instruction publique porte l’économie politique au programme officiel.

Elle y est déjà, à la vérité, et il suffira peut-être de rappeler qu’elle y est. C’est la géographie, Scientia parens, qui en est encore chargée : maîtresse Jacqueline de l’enseignement, elle est de tous les métiers, tour à tour physique, politique, économique, humaine. On lui confie les produits de la ferme, les bois de commerce, les industries régionales, l’arrivée et le départ des bateaux et des trains, les routes, les téléphones et les télégraphes, les postes, point de