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CLIMAT DE CULTURE

politique, au renouvellement de nos forces qui s’anémient dans l’habitude ou l’ignorance.




Connaître le pays d’abord, afin de le comprendre et de l’aimer. Par les sciences naturelles : géologie, minéralogie, botanique, zoologie. Le sol, la flore et la faune. Non pas tant le détail que les grands traits de la figure terrestre. Le mouvement des « Cercles de jeunes naturalistes » poussé dans ses conséquences lointaines : toute la nature canadienne jaillissant des herbiers.

Je dis : la nature canadienne. Car nous avons — ces temps sont-ils révolus ? — poursuivi longtemps la géologie dans ses sources européennes. Relisez la préface du Sol canadien où le R. P. Pierre Fontanel lamente cette anomalie, la voix d’un élève s’élevant de l’ennui général : « Mon Père, est-ce qu’il y a des exemples de ces choses-là au Canada ? »

On arrive à « lire le pays » à l’aide des sciences naturelles, et à le traduire. L’observation, discipline essentielle, distingue les éléments d’une synthèse où l’esprit, fécondé par l’imagination, se complaît. La poésie des contours, des couleurs, des mouvements, des contrastes, enchante la volonté vers l’amour. Le patriotisme cesse d’être un mot de creuse vanité. Il s’agrippe à la réalité. Il pénètre dans l’école avec le soleil et la vie. Des exemples ? Ils foisonnent en France, où l’on sait regarder. Et c’est au point que les Français, qui voyagent sur notre