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LE FRONT CONTRE LA VITRE

qu’ils aient été tenus, et que l’on y découvre un semblant de vérité.

On a chargé les trois cycles de l’école. Certes, l’école porte de lourdes responsabilités si, comme le cerveau dans l’organisme humain, elle est à l’origine et au centre de la vie intellectuelle. Tous les chemins en partent et tous les détours y ramènent. Les pédagogues peuvent invoquer les circonstances atténuantes, plaider la paresse et la pénurie collectives, accuser la rue et le quartier, renvoyer la balle d’un domaine à l’autre, déclarer qu’ils ne sont pas omnipotents et que, de surcroît, les accabler de nos défaillances est injuste. Il reste que les reproches que l’on dirige contre leur enseignement doivent les porter à réfléchir. Ayant séparé l’ivraie du bon grain, ils chercheront — dépassant en cela la critique — les moyens d’améliorer un régime auquel ils ont sans doute apporté, jusqu’ici, le meilleur d’eux-mêmes.

C’est l’aventure que je voudrais tenter, en me plaçant dans l’axe des progrès accomplis, pour faire le point des bonnes volontés et juger de la route à parcourir ; et en me demandant si le milieu constitué par nos disciplines scolaires pourrait être perfectionné aux fins de vivifier nos énergies. Des sciences, auxquelles nous avons toujours demandé une formation, sont figées dans des cadres anciens alors qu’elles ont évolué ailleurs, en France notamment. D’autres sont laissées de côté ou réduites à leur plus simple expression. Bref, nous aurions le plus grand profit à utiliser les sciences naturelles et la géographie, le droit public ou civisme, l’histoire et l’économie