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tarder à venir ; nous les marierons d’abord, et nous jouirons, tous les quatre ensemble, de tout le charme de l’amour et de l’amitié. Chaque mot de Caroline transportoit le comte, l’enivroit de bonheur et d’amour. La manière franche et naturelle dont elle parloit de Lindorf, son désir de le voir uni à Matilde, devoit dissiper jusqu’à l’ombre même du doute ; mais il étoit loin d’avoir là-dessus les mêmes espérances qu’elle, et de croire que jamais Lindorf pût s’unir à Matilde. Il lui paroissoit impossible qu’après avoir aimé Caroline on pût revenir à quelque autre objet ; et, bien décidé à ne pas donner sa sœur à un époux prévenu pour une autre femme, il ne formoit d’autre projet que celui de la soustraire à la tyrannie de sa tante et de M. de Zastrow, de la détacher insensiblement de Lindorf, et de lui faire attendre doucement, dans le sein de l’amitié fraternelle, un époux qui n’eût pas aimé Caroline, et qui méritât