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malheureuse, pouvoient seules altérer ma félicité ; mais vous quitter, Caroline, ou vous proposer un voyage dans cette saison rigoureuse, étoient au-dessus de mes forces. — Vous plaisantez, je crois ; la saison est toujours belle quand on voyage avec ce que l’on aime, et qu’on va chercher une amie.

Le comte ne résista plus, et les préparatifs du voyage furent bientôt faits, grâce à l’aimable empressement de Caroline. Ils furent de bonne heure le lendemain sur la route de Dresde, jouissant d’avance et du plaisir de Matilde, et de sa surprise. Le comte ne lui avoit jamais parlé de son mariage, et l’embarras de lui cacher ou de lui expliquer ses projets, avoit aussi causé son silence. — Nous la ramenerons avec nous, disoit Caroline ; nous ne nous quitterons plus. Je vais enfin avoir une amie ; et c’est à vous encore que je devrai ce bien si long-temps désiré. Il ne manquera plus que Lindorf à notre bonheur. Mais vous dites qu’il ne peut