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lation dans son cœur. Relisez sa lettre, et vous ne balancerez pas un instant ; pensez qu’à présent, peut-être, elle est dans les larmes et la douleur. Oh ! comme je me les reproche, ces larmes dont je suis la cause ! Chère petite Matilde, c’est donc moi, moi seule qui lui enlevois son ami, qui la privois de son frère. Que de torts j’ai à réparer avec elle ? En vérité, je ne puis avoir un seul instant de vrai bonheur, que je ne la voie heureuse, heureuse comme moi-même.

Elle parloit avec tant de feu ; sa physionomie exprimoit tant de choses ; elle étoit si belle dans ce moment-là, que le comte tomba presque involontairement à ses genoux, et resta long-temps la bouche collée sur sa main, sans pouvoir prononcer un mot. — Eh bien, reprit-elle, avec impatience, nous partirons demain, n’est-ce pas ? — Adorable Caroline, s’écria le comte, vous savez donc lire dans mon cœur ? L’absence de ma sœur, l’idée de la savoir