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sieurs fois, en la lisant : Pauvre enfant ! aimable Matilde ! chère petite sœur ! Eh ! oui, sans doute, tu vivras avec nous ; tu retrouveras ton amant, ton frère, et la plus tendre sœur. Et, rendant la lettre au comte : Méchant que vous êtes, pourquoi ne pas voler tout de suite à son secours ? — Pourquoi ?… ma Caroline étoit mourante ; il n’y avoit plus qu’elle pour moi dans l’univers. — Pauvre Matilde ! du moins vous lui avez répondu ? — Oui. Mais je voudrois à présent qu’elle n’eût pas reçu cette réponse, et j’avoue que son silence m’inquiète… — Ah ! Dieu, vous l’aurez affligée ! Chère Matilde… Et, tout à coup, se levant avec impétuosité, et s’approchant du comte, les mains jointes, elle ajouta, d’un ton vif et suppliant : Mon ami, mon cher ami, ne me refusez pas ce que je vais vous demander ; de grâce ne me le refusez pas : partons demain ; allons à Dresde ; allons chercher Matilde. Je brûle de la connoître, de vivre avec elle, de porter la joie et la conso-