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peut leur être indifférent, puisqu’il est si nécessaire au bonheur du comte et de Caroline, qu’on ne peut même imaginer qu’ils puissent jouir d’un instant de vrai bonheur, tant qu’il leur reste quelque inquiétude sur le sort de Lindorf et de Matilde, et qu’ils peuvent se regarder tous les deux comme la cause innocente, mais bien réelle, du malheur d’êtres aussi chers, et dont les intérêts sont aussi inséparables des leurs propres. Une sœur chérie, un ami intime, sont-ils donc des personnages épisodiques ? Non, ce sont des parties d’un même tout. Ceux qui se rappelleront que le pauvre Lindorf est parti désespéré de Ronebourg, sans qu’on sache ce qu’il est devenu ; que l’intéressante et jeune Matilde, abandonnée de celui qu’elle aime, persécutée par sa tante, vit dans les larmes et la douleur, et qui n’auront aucun désir d’apprendre comment ils se sont réunis ; non, ceux-là ne sont pas dignes d’être amis de la sensible Caroline. C’est donc