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Walstein. La tendre Caroline le répéta avec transport. — Oh ! oui, oui, nous reviendrons, nous reviendrons ici, dit-elle en serrant la main de Louise, et jetant un regard timide sur le comte : cette terre sera toujours pour moi le séjour du bonheur.

À mesure qu’ils approchoient de Potsdam, le trouble de Caroline augmentoit. Elle n’avoit pas revu le roi depuis le jour de son mariage ; et sentant combien il devoit être mécontent d’elle, elle redoutoit à l’excès ce moment. Le comte s’efforçoit de la rassurer ; il lui racontoit mille traits de la bonté du grand Frédéric, de cette affabilité qui lui gagnoit tous les cœurs, et le faisoit adorer de ses sujets. — Il est bien plus que mon roi, lui disoit-il, c’est mon ami. Oui, chère Caroline, c’est à mon ami que je vais présenter celle qui fait le charme de ma vie, et que je tiens de lui-même. Si vous aviez entendu, hier matin, comme il résistoit à la cruelle grâce que je lui demandois, et