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joie plus encore que de vieillesse. Caroline et le comte allèrent au-devant de lui ; ils le prirent chacun par un bras, le placèrent dans un fauteuil, et le comte lui versant une rasade : Buvez ceci, bon Johanes, à la santé du plus heureux des hommes ; — et de celui qui mérite le plus de l’être, dit Justin. Le vieillard voulut aussi parler, mais il étoit trop ému, trop touché ; il ne put que balbutier quelques mots, et lever les yeux et les mains vers le ciel. Cependant, après avoir bu un second verre à la santé de madame la comtesse, et l’avoir long-temps regardée, il s’écria tout-à-coup : Que Dieu soit béni d’avoir fait une si belle dame tout exprès pour notre seigneur. Vous êtes bien belle et bien bonne, madame la comtesse ; mais aussi vous avez un ange pour mari. Si vous saviez quel bien il nous a fait ! comme il a marié ma Louise !

Une fois que le bon vieillard fut ranimé par le vin, et en train de parler,