Page:Montolieu - Caroline de Lichtfield, tome 3, 1815.djvu/75

Cette page a été validée par deux contributeurs.
65
de lichtfield.

mandé ma Louise, qu’il mit au cœur de monseigneur de me la donner ; je n’ai demandé après cela qu’une Louise pour monseigneur, et voilà qu’il l’a trouvée. À présent je vais lui demander pour vous, deux petits gars, jolis comme les nôtres, et vous verrez qu’ils viendront tout de suite.

Caroline se détourna, se baissa vers les petits gars, leur donna à chacun un baiser et un ducat, pendant que le comte, attendri, serroit la main de Justin, et jetoit sa bourse dans son chapeau. Pour échapper à leur reconnoissance, il proposa à Caroline d’entrer dans les jardins ; elle y consentit. On étoit au mois de décembre : l’air étoit froid et nébuleux, la terre couverte de neige et les bassins de glaçons. Mais ni l’un ni l’autre ne s’en aperçurent, et jamais promenade du plus beau printemps ne leur parut plus délicieuse.

Il y a long-temps que l’on sait que l’amour peut tout embellir, et qu’avec