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la belle Louise. Louise rougit, et s’embellit encore. Quoique les travaux champêtres et trois enfans eussent diminué sa fraîcheur, elle étoit encore frappante. — Ah, oui, madame la comtesse, dit Justin avec cette physionomie expressive et naïve, qui annonçoit à la fois ses talens et sa candeur : c’est bien vrai cela ; c’est bien ma belle Louise. Il n’y a dans tout le monde, je crois, que monseigneur qui ait une plus belle femme, et c’est bien juste ; c’est sa récompense de m’avoir donné ma Louise.

Ce fut le tour de Caroline de rougir. Elle caressa les deux petits garçons, qui étoient charmans ; et, s’apercevant de la grossesse de Louise, elle prévint sa requête, et lui dit qu’elle seroit la marraine de l’enfant qu’elle portoit. Louise voulut se jeter à ses pieds ; elle la retint ; mais Justin s’y précipita, baisa le bas de sa robe, et se releva, en disant : Sûrement le bon Dieu m’aime bien, car il m’accorde tout ce que je lui demande. Je lui ai tant de-