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qui la retenoit ; cette envie de lui plaire, de l’attacher à elle, de le rendre le plus heureux des hommes ; son chagrin de n’y pas réussir ; sa résolution de la veille de s’éclaircir avec lui, de lui ouvrir son âme ; sa douleur extrême en apprenant son départ ; son désespoir en recevant ce fatal paquet ; sa joie en voyant clairement dans la lettre de son époux, qu’elle étoit aimée : tout fut exprimé avec cette rapidité, cette éloquence naïve du sentiment, qui ne peut laisser aucun doute.

À présent, lui dit-elle, vous connoissez Caroline comme elle se connoît elle-même ; il ne me reste plus qu’à vous peindre son bonheur ; mais peut-il s’exprimer ? Elle aime ; elle est aimée ; elle ose le dire sans rougir ; elle ose l’entendre et se livrer à ses sentimens. Cher comte, actuellement que nos cœurs s’entendent, jugez le mien d’après le vôtre !

Il alloit lui répondre et lui expliquer à son tour les motifs secrets de sa con-