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de lichtfield.

cesser de la regarder : c’étoit autant d’instans retranchés à son bonheur. — Non, chère Caroline, n’exigez pas que je lise rien en ce moment. Vous me permettez de lire dans votre cœur, d’y voir que je suis aimé ; qu’ai-je besoin d’en savoir davantage ? — Mais le mystère de ce portrait. — Je sais qu’il vous est cher, que c’est le mien, et cela me suffit. — Sachez du moins comment Lindorf m’apprit à vous connoître, par quels degrés l’estime et l’admiration qu’il m’inspira pour vous ont enfin produit l’amour. — Quoi ! Lindorf ? — Je dois lui rendre justice ; c’est à lui que vous devez le cœur de votre Caroline. — Comment ! Lindorf ?… ô généreux ami ! — Il vous devoit tout. — C’est moi, c’est moi qui lui dois plus que la vie.

Alors il prit le cahier et le lut. Bientôt Caroline vit couler ses larmes, au souvenir de la mort de son père, à l’expression de la reconnoissance et de l’amitié de Lindorf. Souvent il fut obligé