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arriva. Elle s’élance de sa voiture, et, sans faire attention à personne, elle s’écrie : Où est-il ? où est monsieur le comte ? Wilhelm accourt. — Quoi ! c’est madame la comtesse ! — Oui, mon cher Wilhelm ; conduisez-moi à l’instant auprès de votre maître.

Wilhelm marche devant elle, lui montre la porte du cabinet où le comte s’est retiré. Elle l’ouvre promptement, se précipite dans ses bras, en disant d’une voix entrecoupée : — Cher et cruel ami ! as-tu pu quitter ainsi ta Caroline, qui t’adore, qui n’aime que toi seul au monde, qui meurt si son époux l’abandonne ? Et, penchant sa tête sur l’épaule du comte, elle l’inonde de ses larmes. Ses sanglots, la promptitude avec laquelle elle est accourue coupent sa voix, arrêtent sa respiration. Le comte la soulève dans ses bras, la place dans un fauteuil et se jette à ses pieds. — Ô Caroline ! est-ce bien vous ?… Un ange bienfaisant a sans doute pris vos traits. Ce que je