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encore la passion du comte. Chaque mot témoignoit l’excès de son amour pour elle. Caroline passe en un instant du comble de la douleur à la joie la plus pure. Il m’aime, disoit-elle. Ah ! puisqu’il m’aime, nos nœuds ne sont point brisés. Bientôt il saura que sa Caroline ne veut être qu’à lui, n’existe que pour lui, et que cette séparation étoit l’arrêt de sa mort. À peine la lettre est achevée, qu’elle a déjà donné des ordres pour qu’on prépare à l’instant sa berline. Pendant ce temps-là, elle lit encore cette lettre, qui est le gage de son bonheur futur, et de l’amour de son époux.

« Chère et tendre Caroline, lui disoit-il, rassurez-vous ; cessez de gémir ; cessez de vous contraindre. Ce n’est point à un tyran que le soin de votre bonheur fut confié ; et les larmes que je viens de voir couler sur le portrait de l’amant que vous regrettez, seront les dernières que vous répandrez de votre vie, si mes vœux