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de lichtfield.

est à son père, la seconde à Caroline ; elle la rejette avec horreur. Que peut-il me dire lorsqu’il m’ôte la vie, lorsqu’il brise lui-même nos liens ? Elle regarde la troisième : quelle surprise ! elle est adressée à M. le baron de Lindorf, hôtel de Walstein, à Berlin ; et au dos de la lettre : Je conjure Caroline de remettre elle-même cette lettre à mon ami, au moment de son arrivée, qui ne peut tarder. — À Lindorf ! s’écrie-t-elle, et chez lui ! et c’est à moi qu’il l’envoie… Dieu ! mon Dieu ! quelle est son idée ? Lindorf seroit-il ici ? Se pourroit-il ?… Seroit-il la cause ?… Ah ! plût au ciel que la jalousie !… il me sera si facile de la détruire pour toujours ! Reprenant alors avec empressement la lettre qui lui étoit adressée, elle se hâte de l’ouvrir, de la lire, et l’espoir renaît dans son cœur.

Non, ce n’est ni la haine, ni l’indifférence, ni le ressentiment qui l’ont dictée, cette lettre qui peint à la fois la générosité, la délicatesse, et plus